SUJET :

Le noir est un champ chromatique regroupant les teintes les plus obscures. Les objets noirs n'émettent ou ne reflètent qu'une part négligeable du spectre de la lumière visible. Le noir s'oppose ainsi à toutes les couleurs, mais surtout au blanc, la plus claire de toutes les couleurs. Certains auteurs, qui prennent le mot « couleur » dans un sens restreint, estiment que le noir n'est pas une couleur. (Wikipedia)
Comment nous obtenons du noir
PMANSON :
je n'utilise que des mélanges de bleu et bruns (terre d'ombre nat ou brulée, brun de Van Dyck, ect...) , on obtient ainsi du noir aux gris bleus ou verts, selon le cas. Tous mes essais avec du noir sont des échecs.
JC
Je n'utilise jamais de noir (peinture en tube) mais du gris de Payne ou des mélanges
vert+rouge auxquels je peux ajouter du violet,du bleu outremer, de la Terre d'Ombre brûlée selon les nuances souhaitées.
Magali84
A la place du gris de Payne, on peut aussi faire des mélanges comme : outremer + un pointe de sienne brûlée par ex ou bleu phtalo avec sienne brûlée, ...ça fait des bleu gris intéressants

Tiens ! Pour Wikipédia le blanc est une couleur ! Je pensais que, tout comme le noir, ce n'en était pas une.

Merci JC d'ouvrir un fil plus technique sur les couleurs.
Pour le noir : couleur ou pas ? Effectivement c'est une absence de couleur ( absence de lumière) mais les artistes, scripteurs en tout genre, feront quand même du noir avec du charbon de bois ou des objets calcinés depuis les temps préhistoriques, donc le noir est aussi une couleur. Le noir qui porte la lumière et la fait varier selon l'angle, la surface, la trace du pinceau et crée des effets changeants comme le montrent les tableaux de Soulages..
Comme les gris teintés, on peut teinter le noir avec des rouges pour avoir un noir chaud ou des bleus pour un noir froid au moins en peinture. Pour les pastels et le CC je ne sais pas, les pastellistes et pros du forum pourront le dire.
Si on fait les mélanges dont je parlais (Philippe aussi il me semble) avec un bleu et un brun on va effectivement obtenir un brun très très foncé ou un gris très très foncé quasi noir qui sera chaud ou froid selon que l'on opte pour un outremer (chaud) ou un cobalt, un phtalo (froid) . Si l'on mélange un vert et un rouge (JC) , on mélange alors les 3 primaires puisque le vert est un jaune + un bleu et on obtient un gris que l'on peut foncer à sa guisejusqu'au noir... Comme JC et Philippe, un "noir" obtenu par mélange a plus de caractère, et à mon avis, s'harmonisera mieux avec les tons du tableau. C'est la différence avec le noir des objets de décoration, le noir industriel, par ex, qui reste neutre parce qu'il faut qu'il s'adapte à tous les styles ...

J'aime beaucoup ce titre "Nos noirs en couleur", très évocateur de ce qu'il appelle à découvrir.
Et effectivement, merci à JC d'ouvrir ce sujet intéressant et à JC, Philippe et Mag pour leurs partages en la matière.
Et aux futurs contributeurs !

Pour ma part, n'étant que pure autodidacte et n'ayant rien étudié, je l'avoue , mes noirs ne sont que des "noirs cassés", c'est à dire des noirs sortis du tube, que je nuance soit avec du rouge de cadmium, soit avec du bleu outremer. Il m'arrive aussi de les utiliser "purs", selon mon objectif.
Pour exemple de ces deux façons de faire (pur et cassé), voir le texte sous la première image de ce pas-à-pas . Le collier de chien est un noir d'Ivoire pur. C'est voulu et IRL on voit bien la différence avec les autres noirs "chauds" du tableau.

Il m'est arrivé également de tenter un truc très culotté (enfin... c'est l'impression que j'en avais en y procédant) et d'être satisfaite du résultat : pour un de ces petits portraits de ma fille, j'ai décidé de passer un lavis jaune sur son bonnet noir. Je graignais de provoquer des reflets verts mais cela ne s'est heureusement pas produit. Ce portrait est en galerie aussi

c'est très intéressant
Est-ce que vous faites les mélanges avant sur la palettes ou bien les noirs se forment par superposition de couleurs sur sur la toile ?

Je fais mes mélanges sur la palette et je vérifie la teinte de gris obtenue avec un peu de blanc. En général, ce sont les bruns qui dominent , le bleu n'est là que pour foncer l'ensemble. Je me suis fait des nuanciers avec les différents éssais pour ne pas partir sur de fausses pistes.

Anita écrit: Est-ce que vous faites les mélanges avant sur la palettes ou bien les noirs se forment par superposition de couleurs sur sur la toile ?

Non, je fais le mélange sur la palette. Si tu poses un bleu (à l'huile) sur la toile puis pardessus un sienne brûlée ou un autre brun, tu pars à l'aveugle. De plus tu dois calculer que le temps de séchage de la peinture de la couche inférieure soit plus rapide que celle du dessus pour éviter les craquelures.Le bleu outremer est plus lent à sécher que les terres (brûlées ou naturelles) Bref, le mieux est de faire son mélange sur la palette et de contrôler la couleur obtenue sur un bout de papier ou au bout du couteau. Je fais toujours mes mélanges au couteau à peindre...

Par contre pour faire un fond avec du bleu et du marron, je pose les couleurs direct sur la toile et j'étale au pinceau.

merci à vous !

Je joue dans la petite cour mais je réponds quand même hein ?
Mélange sur ma palette aussi.

Marly écrit: Je joue dans la petite cour mais je réponds quand même hein ?
Mélange sur ma palette aussi.

On joue ensemble dans la même cour, Marlène ! Moi aussi je mélange sur ma palette, mais au pinceau. J'ai du mal à me servir du couteau...

C'est que... je ne crée pas mes noirs, contrairement aux vrais artistes ! Je me contente de nuancer des noirs tout faits

Il faut dire que c'est aussi une question d'impatience, chez moi ! Et tant que le rendu me convient, je ne me complique pas la chose. Peut-être que j'ai une moindre "sensibilité" en terme de perception d'harmonies, c'est bien possible... Nous sommes tous très différents les uns des autres, c'est bien connu.

Moi, j'essaye parfois de les créer, en bidouillant plusieurs couleurs, mais souvent, je fais comme toi.

Oui, mais il n'y a pas de problème: à chacun ses astuces, ses habitudes, et c'est bien que l'on partage ici.
J'ai aussi du noir d'Ivoire, du "noir de lampe" plus foncé encore, que je peux utiliser pur ou pas ...
Et puis on apprend chaque jour

Moi aussi, j'ai aussi du noir d'ivoire que j'utilise de temps en temps quand j'ai besoin de plus noir que mon noir. Je n'ai jamais pensé à mélanger le noir avec une autre couleur, c'est une idée intéressante. Dernièrement, j'ai essayé de faire un tableau en niveau de gris dont le noir. Je suis parti du noir d'ivoire mais les gris obtenu m'ont déplu je suis donc reparti aec ma game de gris à base de bleu et de terre d'ombre

Merci Philippe ... Effectivement je n'ai pas pensé à mélanger avec du bleu de Prusse.
Mais je viens de faire un aperçu des mélanges que j'utilise le plus souvent pour les noirs colorés.
Gris de Payne + terre de sienne brûlée >>> un noir plutôt marron donc chaud
Outremer + TSB >>>>>> un noir bleuté froid
Phtalo turquoise + TSB >>>>un noir vert qui sera la couleur la plus foncée pour des verts
profonds comme l'océan, l'ombre dans les feuilles , etc










La dernière est floue mais on peut voir la couleur..

Très beau le noir-vert !

Beaux partages techniques, Merci Philippe et Mag

ce ne sont que mes penses bêtes tachés ,

Je reviens sur le gris de Payne (que je ne connaissais pas avant). Il semble que ce soit toujours un mélange de noir et de bleu indigo, de terre de sienne et de carmin. Quel est l'intérêt ? il me semble aussi simple (pour l'huile et l'acrylique). de créer sa teinte , non ?

Et d'autre part quelles différences entre les différents noirs ?
- Noir d'ivoire
- Noir de Carbone
- Noir de Mars

Avez vous une opinion ?

MERCI pour vos recettes. J'ai recopié tout ça et mis dans un fichier directement accessible. Quand j'aurai besoin de noir...

Je ne sais pas, Philippe. Je crois n'avoir que du noir d'ivoire... C'est peut-être des différences de transparence. D'ailleurs, pourquoi noir d'ivoire ? L'ivoire c'est blanc cassé !

PMANSON écrit: ce ne sont que mes penses bêtes tachés ,

Je reviens sur le gris de Payne (que je ne connaissais pas avant). Il semble que ce soit toujours un mélange de noir et de bleu indigo, de terre de sienne et de carmin. Quel est l'intérêt ? il me semble aussi simple (pour l'huile et l'acrylique). de créer sa teinte , non ?

Oui et non.
Oui. Tu as raison puisque c'est déjà un mélange, autant le faire soi même. Au passage le gris de Payne n'est un mélange que de 2 pigments : PB 29 (= pigment blue 29) et de PBk 7 (pigment black 7 ) et bien sûr un liant. Il peut contenir plus ou moins de charge ce qui influe sur le prix. Il suffit donc de prendre un bleu 29 et un noir 7 etc. ...théoriquement.
Non. Si l'on a une grande surface à faire (cf. mes tableaux postés ici) et que l'on ne travaille pas dans le frais (alla prima) mais par couches successives, il est difficile de prévoir exactement la quantité dont on aura besoin et là, refaire un mélange exactement identique à la veille est incertain. Surtout si tu as en plus à faire un mélange avec un autre pigment -pur cette fois-...
C'est nettement plus facile d'acheter un gros tube de gris de Payne qui lui sera de couleur constante...

PMANSON écrit: Et d'autre part quelles différences entre les différents noirs ?
- Noir d'ivoire
- Noir de Carbone
- Noir de Mars

Je n'ai que du noir d'ivoire et un Lamp black qui, comme je l'ai dit, est plus "noir", plus opaque. Pour te répondre je suis allée sur le net et je peux donner ces quelques détails.

Noir de carbone (carbon black) - Pigment PBk6 (carbone) - semi opaque - sèche de 4 à 9 jours

Noir d"ivoire : PB29 / PBK9 (donc il y a du bleu > noir froid) - semi opaque -

Noir de Mars : PBk11 - opaque- (Oxyde de fer de synthèse).

Lamp black (noir de suie) : PBk6 - opaque - Considéré par beaucoup d'artistes comme le noir le plus intense... Apparemment pas très différent du Carbon black sauf l'origine du pigment.
Je n'ai considéré que les noirs de la peinture à l'huile, cela sera différent pour l'aquarelle ou pour l'acrylique

Magali84 écrit: Si l'on a une grande surface à faire (cf. mes tableaux postés ici) et que l'on ne travaille pas dans le frais (alla prima) mais par couches successives, il est difficile de prévoir exactement la quantité dont on aura besoin et là, refaire un mélange exactement identique à la veille est incertain. Surtout si tu as en plus à faire un mélange avec un autre pigment -pur cette fois-...
C'est nettement plus facile d'acheter un gros tube de gris de Payne qui lui sera de couleur constante...

En fait, tu réponds en partie à mes questions acryliques de retrouver la couleur d'origine, c'est un pb que je ne rencontre pas réellement avec l'huile, un peu plus avec l'huile miscible à l'eau qui a tendance à s'éclaircir avec l'eau puis de foncer dès que l'eau se retire (même pb qu'avec l'acrylique), il faut faire les mélanges en ajoutant un minimum d'eau.

Concernant les différents noirs, en effet on trouve la composition pigmentaire sur le net. Ce qui m'intéresse, c'est le pourquoi utiliser l'un ou l'autre, le ressenti, et les différences obtenues.

PMANSON écrit: . Ce qui m'intéresse, c'est le pourquoi utiliser l'un ou l'autre, le ressenti, et les différences obtenues.

Je vais avoir du mal à te répondre car pour mes tableaux à l'huile j'utilise très peu le noir pur .Il entre dans la composition de mélanges le plus souvent
Je m'en sers pour faire des lignes par ex ou les pupilles .. à l'aquarelle. Et comme je fais très peu d'aquarelle, un tube = une vie entière Et là c'est du noir de lampe.

Oui, on est à peu près tous dans le même cas, sauf peut être ceux qui participent à desateliers ou donnent des cours (je pense à Indigotine, mais je me trompe peut être).

C'est un peu de la curiosité, moi aussi je n'utilise que tres peu de noir, raison de plus pour choisir le mieux possible

Catherine-Barguès écrit: Je ne sais pas, Philippe. Je crois n'avoir que du noir d'ivoire... C'est peut-être des différences de transparence. D'ailleurs, pourquoi noir d'ivoire ? L'ivoire c'est blanc cassé !

Ce Noir est un noir de carbone fabriqué à partir d'os d'animaux mais autrefois il l'était à partir de la combustion d'ivoire.