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Portrait de Triplechoc Triplechoc - 17/04/2024 - 20:05

Une partie de ma marche sous la pluie. 13° ici. Bonne soirée les artistes !

Portrait de marjo marjo - 17/04/2024 - 13:00

Bonjour, soleil 10 °

Portrait de Lotus Lotus - 17/04/2024 - 09:58

Bonjour, moins zéro prévus jeudi par ici, pffft. 'faut ressortir les pulls d'hiver

Portrait de Patrick Patrick - 17/04/2024 - 07:07

Bonjour ! :) Oui, Denise, fort rafraichissement. 10° ici ce matin, 17° en journée. Mais soleil ! :D

Portrait de Denise88 Denise88 - 17/04/2024 - 06:02

toujours la pluie, le vent, le froid, 4°

Portrait de Pipo Pipo - 16/04/2024 - 19:49

Merci Patrick ça fonctionne

Portrait de Denise88 Denise88 - 16/04/2024 - 14:07

IL pleut, il pleut, et du vent !!! 10° !

Portrait de Triplechoc Triplechoc - 16/04/2024 - 12:58

Effectivement Patrick, on est à 12° et ce matin c'était une petite pluie démoralisante. Salut les artistes ! ;)

Portrait de marjo marjo - 16/04/2024 - 12:48

Bonjour , bonne inspiration aux artistes :)

Portrait de Pipo Pipo - 16/04/2024 - 10:54

Coucou les artistes

Portrait de PMANSON PMANSON - 16/04/2024 - 08:50

Hello

Portrait de Lotus Lotus - 16/04/2024 - 08:42

Hello, temps vraiment pourri, sans voiture impossible de sortir.

Portrait de Patrick Patrick - 16/04/2024 - 07:03

Coucou ! Chute des températures, 14° ce matin, 19° dans la journée. ciel variable.

Portrait de Lotus Lotus - 16/04/2024 - 00:02

On avait un vent à décorner des aurochs... le banc et la chaise roulante du voisin ont valsé dans les airs... maintenant ça commence à être plus calme, ouf.

Portrait de marjo marjo - 15/04/2024 - 13:06

Bonjour, soleil max 14° aujourd'hui :)

Portrait de Triplechoc Triplechoc - 15/04/2024 - 11:59

13° (16 attendu) et petit crachin normand dans notre Béarn :D J'ai fait ma marche malgré tout et c'était bien agréable. Salut les artistes ! ;)

Portrait de Pipo Pipo - 15/04/2024 - 08:45

Un petit bonjour matinal

Portrait de Lotus Lotus - 15/04/2024 - 08:18

Hello, ici, plus frais et PLUIE...

Portrait de Patrick Patrick - 15/04/2024 - 06:10

Coucou ! Encore une belle journée ! 15° ce matin. 25° cet aprèm, soleil. Mes semis poussent bien ! :D

Portrait de Triplechoc Triplechoc - 14/04/2024 - 13:55

Ici, 28° annoncé et il fait super beau. Aujourd'hui c'est glandouille. Salut les artistes ! :D

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SUJET :

LEONARD est toujours un génie! 23 Oct 2019 16:18 #10656

Je ne sais pas vous, mais j'ai toujours bien aimé Léonard. De Vinci (la BD, avec le Disciple était marrante aussi!) il fait tellement partie de notre patrimoine collectif, il est tellement "évident" inconsciemment, c'est une icône. et une belle icône.
Et quand on lit des biographies, on ne peut que le trouver que sympathique! Enfant repoussé par son père, amoureux fou des animaux, anticonformiste, il avait toujours 50 idées en tête, en commençait 20 et parfois...en finissait quelques unes. Je crois qu'il se fichait de l'argent, tout en sachant qu'il en fallait bien pour nourrir sa nombreuse tribu, humaine et animale! Ce qui lui a valu quelques déboires car il ne livrait pas forcément ses commandes, le battement d'ailes d'un corbeau l'entraînant sur les sentiers, loin de ses "devoirs" devant son chevalet (ben vi, parce qu'il voyait un sans abri, humain ou à poils ou à plumes ben il le ramenait à la maison! c'est qu'après, il faut le nourrir!) Il était amoureux et ce diable de Salaï (son jeune amoureux) lui en a fait voir de toutes les couleurs. On l'aperçoit parait-il dans certains portraits masculins ou féminins.
Il aimait expérimenter (dommage pour la bataille d'Anghiari), inventer et il dessinait comme un dieu.
Léonard, quoi!


Le Louvre montre Léonard de Vinci au-delà de « La Joconde »



Léonard de Vinci, Étude de figure pour la Bataille d’Anghiari, vers 1504. SZEPMUVESZETI MUZEUM - MUSEUM OF FINE ARTS

Léonard de Vinci, Musée du Louvre, tous les jours sauf mardi : le lundi de 9 heures à 18 heures, le mercredi, vendredi samedi et dimanche de 9 heures à 21 h 45, jusqu’au 24 février 2020. Réservation obligatoire sur le site Ticketlouvre.fr. 17 €. Catalogue, Editions Hazan, 480 p. 35 €.


Le musée présente près de 180 œuvres du maître italien dans une exposition remarquable de clarté et de pédagogie.

« Il faut peut-être de la folie pour se livrer à un tel travail », écrit Xavier Salmon, directeur du département des arts graphiques au Musée du Louvre, en évoquant les recherches menées depuis dix ans par Vincent Delieuvin et Louis Frank, les deux commissaires de l’exposition célébrant le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci.

De la folie ? Un grain tout du moins, mais celui-ci a produit une récolte abondante et précieuse. L’exposition elle-même, bien sûr, qui est, dans son organisation riche en rebondissements, un véritable tour de force car réunir tant d’œuvres n’allait pas de soi : près de 180, dont onze peintures de Vinci – le Louvre en possède cinq sur la vingtaine qui lui est attribuée –, mais aussi un grand nombre de ses dessins, de ses précieux carnets, et également des travaux de ses maîtres comme de ses élèves.
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Cette longue gestation a été mise à profit par les commissaires pour affiner la connaissance du travail comme de la vie de l’artiste. Vinci a été étudié comme jamais : ses œuvres ont subi une batterie d’analyses scientifiques, et on a également eu recours à des recherches historiques, voire philologiques, et ce dans la plus pure tradition de la Renaissance : Louis Frank et l’historienne de l’art Stefania Tullio Cataldo sont allés jusqu’à réviser la traduction des textes où Giorgio Vasari (1511-1574), le fondateur de l’histoire de l’art, raconte la vie du peintre, pour en tirer de nouvelles nuances.

Une bousculade prévisible

A nouveau scrutée de près, La Joconde n’est pas dans l’exposition, mais à sa place habituelle au Louvre, dans la salle des Etats. Sans doute moins à cause de sa fragilité (on l’a déplacée récemment de quelques salles, pour pouvoir refaire une beauté à la sienne), mais plus probablement pour gérer les flux du public qui, si elle avait été insérée dans le parcours de l’exposition, seraient devenus intenables. Même ainsi, la bousculade est prévisible, et on l’a palliée comme on pouvait : n’y accéderont que ceux qui auront réservé au préalable.

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Cela en vaut la peine. D’abord, parce qu’il est peu probable qu’on réunisse encore un jour un tel ensemble. Ensuite, parce que l’exposition – même si manquaient encore, à quelques jours de l’ouverture, quelques cartels explicatifs – est remarquable de clarté et de pédagogie, pour qui prend le temps de regarder. D’autant qu’elle suit, lorsque la chose est possible, un déroulement chronologique.

Bio:
Léonard est né des amours coupables d’un riche notaire, Piero, 24 ans à l’époque, et d’une paysanne, Caterina Lippi, 16 ans. Il voit le jour le 15 avril 1452, dans le village de Vinci, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Florence, dont il prendra le nom selon une habitude courante à l’époque. Son père n’épousera jamais sa mère, préférant la marier à un paysan du cru. Il ne reconnaîtra pas non plus leur fils, mais pourvoira à son éducation, en l’inscrivant dans une école qui enseigne l’arithmétique, à l’usage des futurs comptables ou des marchands. C’est une des raisons pour lesquelles, toute sa vie, l’artiste ignorera le latin. Ce qui le conduira à négliger une approche théorique et livresque des phénomènes qu’il étudiera et à développer une méthode empirique, faite d’observations et d’expérimentations.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Cinq cents ans de la mort de Léonard de Vinci : « Il faut revoir le mythe du génie qui a inventé le futur »

A l’adolescence, son père le fait venir près de lui à Florence. C’est alors une des villes les plus cultivées d’Europe : seuls deux tiers de ses habitants sont analphabètes… L’enfant entre dans l’atelier d’Andrea del Verrocchio, peintre, sculpteur, orfèvre, mais aussi « ingénieur », c’est-à-dire qu’il conçoit les machines animant les nombreux spectacles que Laurent de Médicis, soucieux de sa popularité, offre à ses concitoyens florentins.

Le temps de la réflexion

C’est avec cet apprentissage que s’ouvre l’exposition : chez Verrocchio, Léonard étudie le dessin, bien sûr, mais aussi des rudiments d’anatomie, de mécanique et de géométrie. Il n’aura ensuite de cesse de développer tout cela.

En attendant, il dessine des draperies. Un drap, imprégné d’argile humide destiné à le rigidifier un peu, était posé de manière à former des plis lourds, que les élèves devaient apprendre à restituer par le dessin. L’exercice du drapé était encore en vigueur naguère dans les écoles d’art, car très formateur pour qui veut savoir rendre des volumes.

Si on a besoin d’une preuve, on s’arrêtera devant le dessin d’un paysage de la vallée de l’Arno, que Léonard exécute en 1473. Il a à peine 20 ans, et témoigne déjà d’une belle maîtrise et d’un sens de l’observation étonnant.

Au même moment, il intègre la Compagnia di San Luca, la confrérie des artistes de Florence. Des tableaux de Verrocchio, où on a identifié la main de Vinci dans certains détails ou personnages (la recherche est un peu facilitée par le fait qu’il était gaucher, ce qui donne une direction caractéristique à ses tracés), montrent que, peu à peu, l’élève dépasse le maître.

«Je peux exécuter de la sculpture en marbre, bronze ou terre ; et en peinture faire n’importe quel ouvrage aussi bien qu’un autre, quel qu’il soit. » Léonard de Vinci au duc de Milan

D’autant qu’il adopte une technique alors nouvelle, la peinture à l’huile, découverte des Flamands (d’où sans doute le tableau de Hans Memling présent au début du parcours). Elle est d’un séchage bien plus lent que la détrempe – ce qui permet bien des repentirs –, gagne à être appliquée couche par couche, pour multiplier les effets, ceux de profondeur ou d’ombres et de lumière, notamment. Cette exécution qui laisse au peintre le temps de réfléchir, la possibilité de changer d’avis, lui convient parfaitement. Chaque fois qu’il devra recourir à l’art bien plus expéditif de la fresque, il ira de de catastrophe en catastrophe (là c'est moi qui ajoute: la bataille d'Anghiari devait être une fresque peinte sur les murs du Palazzio Vecchio à Florence. Notre Léonard a voulu utiliser de l'huile... patatras! tout s'est écroulé... voir wiki)

Changer d’avis ? Il le fait notamment avec le Saint Jérôme, prêté généreusement par les musées du Vatican. C’est un tableau exceptionnel à plus d’un titre. D’abord, car Vinci y est revenu au moins trente ans après l’avoir commencé, pour corriger une erreur dans le cou que ses nouvelles recherches en anatomie (il aurait disséqué plus de trente cadavres) lui avaient fait percevoir ; ensuite, parce qu’il ne l’a jamais terminé. Et ce ne sera pas le seul. Comme si la peinture pour lui n’était qu’une manière de formuler des idées. Aujourd’hui, on appellerait cela de l’art conceptuel…
Ingénieur, architecte, scénographe, sculpteur

Pour mieux comprendre le phénomène, peut-être suffit-il de lire son CV, celui qu’il adresse à Ludovic Sforza, duc de Milan, vers 1481 ou 1482 : « Illustrissime seigneur, ayant désormais suffisamment considéré les expériences de ceux qui se prétendent grands inventeurs de machines de guerre, et constaté que lesdites machines ne diffèrent en rien de celles qui sont communément employées, je m’efforcerai, sans vouloir faire injure à personne, de révéler mes secrets à votre excellence, à qui j’offre de mettre à exécution, à sa convenance, toutes les choses brièvement notées ci-dessous… »

Voir aussi Dix-neuf œuvres de Léonard de Vinci à voir à l’exposition événement au Louvre

S’ensuit, en une douzaine de points, tout ce qu’un artiste de la Renaissance peut apporter à un prince conquérant. Dans l’ordre : des ponts mobiles, des machines de siège, des mortiers, des navires cuirassés. En cas – improbable – de paix, précise Léonard, il est aussi architecte et peut, accessoirement, « exécuter de la sculpture en marbre, bronze ou terre ; et en peinture faire n’importe quel ouvrage aussi bien qu’un autre, quel qu’il soit ».

Sforza, qui n’est pas moins munificent que l’était Médicis, l’emploie essentiellement à concevoir des décors pour les fêtes qu’il donne à son peuple : Vinci est scénographe. Il le sera toute sa vie, reprenant dans son vieil âge pour François Ier des idées de fêtes conçues pour ses mécènes précédents. Il conçoit bien pour Sforza un monument équestre. Las, le bronze qui lui était destiné servira à fondre des canons : les tambours des guerres d’Italie battaient à nouveau.

C’est à l’occasion d’une entrevue diplomatique entre le pape Léon X et le jeune roi François Ier que ce dernier persuada Léonard de Vinci de passer les Alpes, avec armes et bagages, c’est-à-dire surtout La Joconde, le Saint Jean-Baptiste, et le non moins merveilleux La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne, dont aucun n’avait jamais été livré à son commanditaire.

Vinci passa le reste de sa vie à les retoucher, à entretenir avec le roi de France, auquel il servait d’encyclopédie vivante, de longues et fréquentes conversations, et d’envisager à sa demande les possibilités de transplanter la capitale du royaume à Romorantin...

Evoqués dans l’exposition, ses derniers dessins représentent le Déluge. Etrange sujet de la part d’un artiste qui se préoccupait, ainsi qu’il l’avait noté, de « laisser un souvenir dans l’esprit des hommes ». C’est plutôt réussi.

Harry Bellet


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LEONARD est toujours un génie! 23 Oct 2019 17:04 #10663

:p Merci pour le partage de cet article Claudia !
Ma mini GALERIE au Café des Arts
Je peins, tu peins, il peint, nous peignons, vous peignez, ils peignent... sans dé mais ce peut être par jeu quand même ;-)

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LEONARD est toujours un génie! 23 Oct 2019 17:18 #10665

Ma mini GALERIE au Café des Arts
Je peins, tu peins, il peint, nous peignons, vous peignez, ils peignent... sans dé mais ce peut être par jeu quand même ;-)

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LEONARD est toujours un génie! 23 Oct 2019 18:14 #10675

Il y avait beaucoup de vies romanesques à l'époque ! Merci pour cet article, Claudia !

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LEONARD est toujours un génie! 23 Oct 2019 20:13 #10705

mais de rien! même si nous on voit les choses de loin!

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LEONARD est toujours un génie! 01 Nov 2019 12:39 #10955

Un autre article à propos de "La Madone au fuseau" qui a connu une histoire rocambolesque"
Je regardais une émission sur la Renaissance européenne je crois samedi dernier et c'est vrai : comme le disait le présentateur, dans les Madone à l'Enfant, pourquoi les peintres qui on se le doute savaient un peu dessiner, peignaient des petits Jésus aussi euh, à leur désavantage pour ne pas dire moches?

La mystérieuse odyssée de « La Madone au fuseau »
Par Roxana Azimi - Le Monde
Publié le 25 octobre 2019
Actuellement exposée au Louvre, parmi d’autres œuvres de Léonard de Vinci, la toile a connu un destin rocambolesque. Surtout, les experts se divisent quant à son authenticité, alimentant le mystère autour du génie italien.


« La Madone au fuseau » appartenant au duc de Buccleuch est estimée à 50 millions d’euros. Robert Ormerod pour M Le magazine du Monde

Richard Scott est un aristocrate très décontracté. Le dixième duc de Buccleuch (prononcer « Bucklooo »), 65 ans, accueille ses invités d’un grand « Helloooooo ! », qui sait mettre à l’aise. Le rire est franc, la poignée de main chaleureuse. Rien à voir avec le cliché d’une vieille noblesse britannique amidonnée et corsetée. Une élégance appréciable lorsqu’on est enfin parvenu à Drumlanrig, son impressionnant château fort couleur brique du sud-ouest de l’Écosse, après un trajet en avion et en train, puis en voiture à travers une dense forêt.

Le duc, qui, enfant, était page d’honneur de la reine mère Elizabeth, se trouve aujourd’hui deuxième plus gros propriétaire terrien de Grande-Bretagne, avec 110 000 hectares (six fois la forêt de Fontainebleau). Il a beau ne pas adorer le protocole, il est quand même très pressé : ses petits-enfants l’attendent.

Aussi, d’un pas rapide, il nous entraîne dans les dédales d’une demeure du XVIIe siècle, signalant ici un meuble Boulle, dont un pendant existe au Getty, là un fabuleux portrait par Rembrandt, bientôt envoyé au Rijksmuseum, à Amsterdam. Quelques salles d’apparat plus loin, nous voici dans un escalier en bois sombre, rehaussé de peintures de Hans Holbein et de Murillo, et dominé par un lustre de 58 kilos d’argent.

Volée en plein jour

« Il était là ! », lance d’un coup le duc, pointant du doigt un portrait, celui du prince Jacques Vendôme par Jean Perréal. Une toile honorable, mais sans grande valeur. Jusqu’au début des années 2000, en lieu et place de ce panneau du début du XVIe siècle, un autre petit tableau de la même époque, mais autrement plus précieux, dominait : La Madone au fuseau, attribué à Léonard de Vinci. L’œuvre était entrée dans la famille Buccleuch en 1767, à la faveur d’une dot. Restée tranquillement dans le giron de la famille, elle connaîtra un sort rocambolesque en 2003 : volée en plein jour, elle fut miraculeusement retrouvée quatre ans plus tard. Elle est désormais en lieu sûr, laissée en dépôt au Musée national d’Écosse, à Édimbourg.

Mais, ces temps-ci, elle est à Paris, au Louvre, dans l’exposition consacrée au génie florentin. L’événement est rare tant il est difficile de faire voyager, d’exposer et d’assurer des œuvres de Vinci. Pourtant, elle est là, dans le musée parisien. Les visiteurs voient la Vierge qui tente de tirer le fil de laine, l’Enfant Jésus dans ses bras saisissant en riant le dévidoir en forme de croix, comme une prémonition de sa passion future.

Elle est entourée de plusieurs toiles que détient le Louvre, notamment La Belle Ferronnière, le dessin de L’Homme de Vitruve et le Saint Jérôme issu du Vatican. Des œuvres qui attirent tant le public que le Louvre a mis en place une billetterie en ligne pour éviter l’engorgement escompté. Car le seul nom de Vinci est synonyme de blockbuster – près de 324 000 visiteurs en 2011 pour l’exposition à la National Gallery, à Londres.

L’artiste, dont on fête cette année le 500e anniversaire de la mort, n’est pas un peintre de la Renaissance comme les autres. Il est rare : on lui connaît quantité de dessins, mais seulement une quinzaine de tableaux de sa main. Vinci a inventé un style — forme serpentine et estompage des contours, le fameux sfumato. Mais, surtout, Vinci a été, est et restera le prototype de l’homme moderne. Peintre d’avant-garde, bien sûr, mais également philosophe prémonitoire et scientifique précurseur, auteur de portraits de cour le matin et de machines de guerre le soir. Ainsi est-il devenu un artiste dont le mystère n’en finit plus de faire gloser les historiens. Chaque (re) découverte d’une œuvre, réelle ou supputée, rend fébriles les collectionneurs. En 2017, son Salvator Mundi, au regard impavide et à l’attribution contestée, s’est adjugé pour 450 millions de dollars. Un record pour une œuvre d’art toutes catégories confondues !

Assurée 50 millions d’euros

La Madone au fuseau du duc de Buccleuch ne prétend sans doute pas à de tels sommets. Sa valeur d’assurance se situerait autour de 50 millions d’euros, à croire certains spécialistes. Mais elle est, avec Salvator Mundi, l’une des seules toiles du maître dans des mains privées. Ce qui fait d’elle l’un des chapitres de la folle histoire de Léonard de Vinci, cet artiste qui, plus encore que ses contemporains Botticelli ou Raphaël, déclenche les passions.

Richard Scott se souvient ainsi que son père, le neuvième duc de Buccleuch, avait pour habitude de trimballer cette « touche personnelle » au gré des saisons, d’une demeure seigneuriale à l’autre, Drumlanrig, où ils prenaient leurs quartiers d’automne, le pavillon de chasse de Bowhill, dans le sud de l’Écosse, et, enfin, dans leur résidence d’été, la demeure de style très versaillais de Boughton, dans le centre de l’Angleterre. « C’est une famille catholique, qui traitait le tableau comme un tableau de dévotion », précise Martin Kemp, éminent spécialiste de Vinci et professeur à l’université d’Oxford. Et d’ajouter : « Je suis un ancien gauchiste, je n’ai aucune raison d’aimer l’aristocratie, mais je dois avouer qu’ils étaient exemplaires. Ils veillaient sur ce tableau comme sur la prunelle de leurs yeux. »

Le château de Drumlanrig, propriété écossaise du duc de Buccleuch. C’est là que « La Madone » a été exposée pendant plus de quinze ans, avant d’être volée en 2003.
Le château de Drumlanrig, propriété écossaise du duc de Buccleuch. C’est là que « La Madone » a été exposée pendant plus de quinze ans, avant d’être volée en 2003. Robert Ormerod pour M Le magazine du Monde
En prenant toutefois quelques libertés avec sa manutention… « On le mettait à peine emballé dans le coffre d’une voiture, le plus simplement du monde, raconte Richard Scott, et on le posait sur un chevalet à notre arrivée dans l’un des châteaux. » Pendant les années 1980, le duc John décrète qu’il faut l’accrocher dans un seul lieu, à Drumlanrig. Pour mieux le protéger, pense-t-il.

La toile ne bouge pas. Jusqu’au 27 août 2003, jour où ni le duc ni son fils ne sont au château. Comme tous les étés, celui-ci ouvre à 11 heures aux visiteurs qui, moyennant la somme de 6 livres sterling (7 euros), ont droit à une visite guidée. Mêlés aux touristes se trouvent deux grands lascars, auxquels personne ne prête attention. Arrivés dans la cage d’escalier, ils sortent une hache, cassent le coffre vitré de protection du tableau, avant de s’échapper par une porte-fenêtre, rejoignant un complice garé dans une vieille Golf blanche. « Ils connaissaient visiblement les lieux, savaient que cette porte-fenêtre s’ouvrait, suppute le duc Richard. Le tout n’a duré que cinq minutes. »

L’alerte est immédiatement lancée, le signalement envoyé aux ports et aux aéroports. Deux hélicoptères survolent la région. En vain. Des mois durant, le duc John broie du noir. Bien que davantage passionné par la collection de portraits miniatures et les meubles français du XVIIIe siècle, son fils partage sa peine. « Quand vous avez de tels trésors, vous vous sentez responsable », confie-t-il.

Surveillée au musée

La consternation touche le milieu de l’art : à peine de 5 à 10 % des œuvres d’art volées sont retrouvées. La pègre a pour habitude d’utiliser de tels trophées comme monnaie d’échange. Une récompense substantielle, dont le montant n’est pas divulgué mais qui selon un expert de la compagnie d’assurances Lloyd’s se chiffrait en centaines de milliers de livres sterling, est offerte pour toute information permettant de retrouver La Madone.

« Lorsque j’ai vu “La Madone” sans cadre, sans verre, juste nue, j’ai senti un frisson dans la nuque. » Richard Scott, propriétaire de l’œuvre
En 2007, un avoué de Glasgow, Marshall Ronald, se signale auprès de la compagnie d’assurances. Deux détectives privés de Liverpool, Robbie Graham et Jack Doyle, ont eu vent qu’un « homme d’affaires » l’avait reçue en caution pour un deal immobilier de 700 000 livres sterling (812 560 euros) et qu’il était prêt à la rendre à son propriétaire, en échange de cette somme. Marshall Ronald, qui joue les intermédiaires, réclame au duc la somme de 4,25 millions de livres sterling (4,93 millions d’euros). La police arrête les trois hommes, qui seront finalement blanchis au terme d’un procès en 2010 : ils n’étaient ni voleurs ni hommes de main, mais de simples intermédiaires, sans doute trop naïfs ou trop gourmands.

La Madone au fuseau est laissée en transit au Musée national d’Écosse, auscultée par l’équipe de restaurateurs. Miracle : elle n’a subi qu’une minuscule abrasion dans la partie inférieure. Richard Scott se rend au chevet de l’œuvre, en tant que nouveau chef de la famille Buccleuch – son père est mort trois semaines plus tôt, sans revoir son tableau chéri. Il se souvient : « Lorsque je l’ai vu sans cadre, sans verre, juste nu, j’ai senti un frisson dans la nuque. »

Aussitôt, toutefois, un autre frisson, de terreur cette fois, le saisit : et si le panneau était encore une fois volé ? Pour éviter un nouveau drame, la famille trouve plus sage de laisser La Madone en dépôt à long terme au Musée d’Édimbourg. D’autant que l’institution, qui en assure la garde, paie aussi désormais l’assurance, qu’on imagine coquette…

La Madone, au Musée national d’Écosse, à Édimbourg, en août. L’établissement a pris en charge la surveillance et la valeur d’assurance de la toile.
La Madone, au Musée national d’Écosse, à Édimbourg, en août. L’établissement a pris en charge la surveillance et la valeur d’assurance de la toile. Robert Ormerod pour M Le magazine du Monde
Depuis 2008, donc, le public peut voir gratuitement ce petit panneau, accroché dans la toute première salle aux murs rouges, à côté d’une spectaculaire Vierge à l’enfant de Botticelli et non loin d’autres grands noms de la Renaissance, Raphaël et le Titien. Lui seul, pourtant, jouit d’un dispositif de sécurité renforcé. Parce qu’il s’agit d’un prêt d’une famille influente. Parce qu’il a déjà été dérobé.

Mais aussi parce que des spécialistes du monde entier viennent le contempler et l’examiner. Car, voilà, l’authenticité de cette Madone au fuseau fait débat. Si d’autres tableaux de Vinci, comme La Dame à l’hermine ou La Madone à l’œillet, ont été les objets d’âpres discussions entre les experts avant de faire consensus, La Madone au fuseau divise encore. Car il en existe une version, quasi siamoise, dite « La Madone de Lansdowne », du nom de son dernier propriétaire connu – l’actuel propriétaire étant secret. Aussi Vincent Delieuvin, co-commissaire de l’exposition du Louvre, a-t-il tenu à les exposer côte à côte, laissant grand public et spécialistes s’amuser au jeu des différences.

Peinte au plus près du maître

C’est à la chute des Sforza, à Milan, en 1499, que Vinci aurait reçu la commande de Florimond Robertet, conseiller du roi français Louis XII, d’une Madone au fuseau. La même année, au retour des Sforza, le peintre prend la fuite pour Rome, Venise et enfin Florence. Le souvenir du tableau disparaît jusqu’à la fin du XIXe siècle. Pas moins de quarante-cinq copies seront répertoriées, mais seules deux retiennent l’attention des historiens d’art : celle de Buccleuch et celle de Lansdowne. S’agit-il de deux versions d’atelier en partie peintes sous son contrôle ? D’un original et d’une copie ? Ou encore de deux originaux réalisés en parallèle ?`

« La Buccleuch » est dans son jus, sur son panneau d’origine, avec un vernis jaune qui accentue le sfumato. « La Lansdowne » a été plusieurs fois restaurée et en a souffert.
C’est l’option que retient Martin Kemp. À son avis, l’une des deux versions aurait été envoyée à Florimond Robertet, tandis que l’autre serait restée en possession de Salai, le plus proche élève et amant de Vinci. Une thèse qu’accréditent les habitudes du peintre. Le génie toscan peaufinait inlassablement ses compositions. Pour explorer plusieurs alternatives, il travaillait parfois ses projets sous une forme duelle comme en attestent les deux versions de La Vierge au Rocher, conservées au Louvre et à la National Gallery.

Soit, mais laquelle des deux Madones serait la plus « léonardesque » ? Difficile à dire. « À mon avis les deux tableaux ont autant d’intérêt l’un que l’autre, avec des qualités et des défauts différents, avance prudemment Vincent Delieuvin, conservateur au Louvre. Tous deux ont été peints ensemble, au plus près du maître. » Certaines différences sont frappantes. « La Buccleuch » est dans son jus, sur son panneau d’origine, avec un vernis jaune qui accentue le sfumato. « La Lansdowne » a été plusieurs fois restaurée et en a souffert. Le paysage alpin bleuté de cette version est en revanche conforme aux habitudes du maître, tandis que le décor de « La Buccleuch » est bien trop médiocre pour lui être attribué.

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Infrarouges, ultraviolets, fluorescence : l’imagerie révèle la genèse des peintures de Léonard de Vinci
Cinzia Pasquali, qui s’est occupée de la restauration de la Sainte Anne du Louvre, a longtemps cru que les deux versions se valaient. Mais, depuis qu’elle a restauré celle de Lansdowne, en 2017, elle lui donne sa préférence. « Le dessin préparatoire révélé par infrarouge est plus fin, réalisé à la main libre, détaille-t-elle, alors que la version Buccleuch est un report schématique à partir d’un calque. Les pigments bleus contiennent du lapis-lazuli – une caractéristique du maître – et le traitement des visages et des cheveux est plus proche de la technique de Léonard. »

Directeur du Fitzwilliam Museum, à Cambridge, Luke Syson ne jure en revanche que par la version Buccleuch, au point de ne pas avoir emprunté celle de Lansdowne pour l’exposition de la National Gallery, dont il était commissaire. Sans être aussi catégorique, Aidan Weston-Lewis, conservateur en chef à la Galerie nationale d’Édimbourg, pense aussi que la version écossaise est plus proche des intentions du maître. « Le panneau est sur noyer, précise-t-il, un bois qui n’est jamais utilisé à Florence mais dans le nord de l’Italie, ce qui suggère que Vinci s’y est attaqué probablement quand il était encore à Milan et l’a transporté à Florence. » Quant à l’éventualité de trouver un jour des documents éclairant l’historique de La Madone au fuseau, il n’y croit pas davantage que les historiens. « Ça restera un secret d’atelier », sourit Vincent Delieuvin.

Menacée par les réformes

Richard Scott n’ignore rien des débats, mais refuse de se positionner. « C’est formidable qu’il existe deux Léonard plutôt qu’un seul. » Le descendant d’une lignée qui a résisté à nombre de bouleversements historiques ne perd pas son calme pour si peu.

« Je préfère céder des terres que des œuvres ! Vendre, c’est rompre l’histoire du goût et l’intégrité d’une collection. » Richard Scott
Une controverse d’une autre nature pourrait d’ailleurs se révéler plus angoissante : la réforme agraire prévue par le gouvernement écossais. La formation menée par Nicola Sturgeon, du Parti national écossais, marqué à gauche, souhaite réduire la mainmise sur le territoire écossais de quelques familles et les forcer, par des mesures fiscales, à vendre des biens. Et les Buccleuch sont en ligne de mire, eux qui ont gardé leurs terres et fait fructifier leurs activités dans un conglomérat comprenant notamment des forêts, du foncier urbain et une usine d’agroalimentaire. Selon The Sunday Times, leurs actifs pèseraient plus de 200 millions de livres sterling (232 millions d’euros).

Par le passé, les aristocrates aux abois ont pris l’habitude de se défaire de leurs œuvres afin de regarnir leur trésorerie. Pour « rééquilibrer ses investissements », le duc de Sutherland a vendu en 2008 deux Titien à la nation pour la somme de 95 millions de livres (110 millions d’euros).

Des années 1920 aux années 1950, les Buccleuch aussi ont liquidé quelques biens, notamment une toile de Rembrandt et un grand paysage de Rubens. Mais le dixième duc de Buccleuch est ferme. Pourrait-il vendre son Vinci ? « Jamais, je préfère céder des terres que des œuvres ! » Et d’ajouter : « Vendre, c’est rompre l’histoire du goût et l’intégrité d’une collection constituée depuis des siècles. »
Pièces jointes :

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Dernière édition: par Code by Claudia.

LEONARD est toujours un génie! 01 Nov 2019 15:43 #10966

Passionnante cette histoire ! Merci, Claudia !

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LEONARD est toujours un génie! 01 Nov 2019 18:21 #10976

un peu gonflés les voleurs!!!!!

j'aime bien aussi l'idée que Léonard (bon, ok c'était lui, THE GENIUS) passait des années sur une toile;
ça me console un peu avec mes croûtes! hi hi hi!

l'idée que des particuliers possèdent des Vinci ou des Rembrandt me console un peu moins, mais ainsi est fait le monde....

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LEONARD est toujours un génie! 01 Nov 2019 19:29 #10980

Bah ! Faut bien que les peintres vendent leurs oeuvres. Aux débuts c'est abordable et puis lorsque c'est un particulier qui l'achète (ce qui est le plus souvent le cas lorsqu'on vent ses tableaux) et que sa reste dans sa famille on ne va pas lui enlever pour le mettre dans un musée lorsque l'oeuvre prend de la valeur !

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LEONARD est toujours un génie! 01 Nov 2019 20:18 #10988

Super article ! Merci Claudia ! :p :)
Ma mini GALERIE au Café des Arts
Je peins, tu peins, il peint, nous peignons, vous peignez, ils peignent... sans dé mais ce peut être par jeu quand même ;-)

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