bonjour à tous!
eh oui, c'est déjà la rentrée!!!
Un article du Monde sur les expos à voir, pour les veinards qui sont près des lieux d'exposition!
Pieter Cornelis Mondriaan (pas le Mondrian plus "célèbre) au Musée Marmottan du 12 septembre au 26 janvier 2020 :
Avant Piet Mondrian, héros d’une abstraction fondée sur l’ordre de l’angle droit et les couleurs primaires, il y eut Pieter Cornelis Mondriaan, qui ne simplifia son nom qu’en 1912. Celui-ci traversa le réalisme sombre cher à ses compatriotes néerlandais et se convertit bientôt au postimpressionnisme, en partie à cause d’un autre compatriote, Van Gogh. Peu montré, ce premier Mondrian est l’auteur d’admirables paysages, de plus en plus construits et épurés à mesure qu’il se rapproche du cubisme. En près de soixante-dix toiles, le Musée Marmottan Monet révèle cette période, montre comment la théosophie (
théosophie : Doctrine ésotérique du divin, fondée sur la contemplation de l'univers et l'illumination intérieure) se glisse dans la peinture et rappelle que Mondrian ne s’interdit jamais de dessiner et de peindre des fleurs, jusque dans les années 1920.
www.marmottan.fr/expositions/mondrian-figuratif/
« Bacon en toutes lettres », au Centre Pompidou du 11/09 au 20/01/2020
Retour de Francis Bacon au Centre Pompidou, qui lui avait consacré une rétrospective en 1996. Cette fois, l’exposition s’attache aux deux dernières décennies de l’œuvre, de 1971 à 1992, qui sont examinées du point de vue des relations, très fortes, du peintre et de ses auteurs essentiels : Eschyle, Nietzsche, Eliot, Conrad, Bataille et Leiris. Sont réunies soixante œuvres, dont douze triptyques, des portraits et des autoportraits. Montrer ainsi que peinture, théâtre, roman et philosophie ne sont pas des disciplines séparées, comme on le dit par paresse, mais des modes de penser le monde et le temps qui se rencontrent, se renforcent et s’éclairent mutuellement, est une manière de présenter les arts visuels que l’on aimerait plus fréquente en France.
Greco au Grand Palais du 16/10 au 10/02/2020
On a peine à le croire, mais c’est la première grande exposition en France du Greco, né Dhominikos Theotokopoulos, en Crète, en 1541, mort à Tolède, en 1614. Entre-temps, il était passé par Venise et par Rome, avant de se rendre en Espagne à la fin des années 1570. Si ses débuts sont mal connus, le détail de ses déboires à Madrid, puis à Tolède, l’est bien mieux et a nourri sa réputation de peintre incompris. Réputation au demeurant justifiée, car le Greco, longtemps oublié, ne fut redécouvert qu’à la fin du XIXe siècle. Il est désormais l’un des peintres les plus illustres de son temps. Le Grand Palais tente une rétrospective en soixante-huit œuvres, ce qui n’est pas facile, car les grands Greco emblématiques ne voyagent pas hors d’Espagne.
« Christian Boltanski. Faire son temps », au Centre Pompidou Du 13 novembre au 16 mars 2020.La rétrospective de Christian Boltanski au Centre Pompidou sera en forme de labyrinthe conçu par l’artiste. Elle a pour sous-titre « Faire son temps », ce qui peut se comprendre de plusieurs façons, de la gravité à l’autodérision. Entre ces polarités, contradictoires et complémentaires, Boltanski ne cesse d’aller et venir, des toiles expressionnistes et des vitrines de menus débris de ses débuts à des installations qui sont tantôt d’une telle discrétion qu’on a peine à les trouver, tantôt de grandes dimensions – et dans ce cas, on peut s’y perdre en déambulations mélancoliques. La photographie, la boîte rouillée, la fripe, les ombres d’une ampoule qui clignote : tout lui sert à rendre plus sensible et douloureux le passage du temps.
« Hans Hartung. La fabrique du geste », au Musée d’art moderne de la Ville de Paris Du 11 octobre au 1er mars 2020.
Double raison de se réjouir : l’excellent Musée d’art moderne de la Ville de Paris rouvre après un an de travaux, et a choisi de le faire avec une exposition consacrée à Hans Hartung. Autrefois adulé – il fut un des tout premiers à pratiquer l’abstraction dite « lyrique » dès les années 1920 –, puis négligé, presque oublié, jusqu’à une redécouverte récente par les jeunes, malgré quelques tentatives sporadiques (on se souvient du regretté Xavier Douroux qui en avait fait un précurseur de l’art conceptuel) de le sortir de l’ombre. Sa dernière rétrospective dans un musée parisien date de 1969, c’est tout dire. Celle-ci comportera trois cents œuvres, un voyage à travers soixante ans d’un travail à l’inventivité rare.
(Là c'est moi qui écrit : l'art contemporain peut être déroutant. IMHO il faudrait voir les oeuvres in vivo pour se rendre compte de leur impact, examiner notre ressenti)
« L’Âge d’or de la peinture anglaise », au Musée du Luxembourg Du 11 septembre au 16 février 2020.
Si le premier peintre anglais d’importance fut allemand (Hans Holbein, natif d’Augsbourg, travaillait pour Henri VIII), les Britanniques se sont bien rattrapés ensuite, depuis la fondation de la Royal Academy par le roi George III en 1768 (elle était alors présidée par Joshua Reynolds), jusqu’aux polémiques qu’y soulevèrent les expositions des tableaux de Turner au XIXe siècle. Longtemps considérée comme « provinciale », l’école anglaise monta ainsi en puissance jusqu’à ce que les peintres français passent du mépris à l’admiration : on dit que Delacroix reprit entièrement un de ses ciels après avoir vu ceux de Constable, et on sait que les impressionnistes regardèrent longuement Turner. Démonstration au Musée du Luxembourg, grâce à des prêts exceptionnels de la Tate Britain de Londres.
« Toulouse-Lautrec, résolument moderne », au Grand Palais Du 9 octobre au 27 janvier 2020.
La dernière rétrospective consacrée à Toulouse-Lautrec, en 1992, au Grand Palais, avait révélé aux Parisiens le chemin d’Albi (Tarn), où est conservé l’essentiel de son œuvre. Cette nouvelle édition entend approfondir le sujet, montrer l’artiste par-delà l’anecdote : le Musée d’Albi, titulaire du droit moral du peintre, avait dû batailler, en 1992, pour que ne soient pas vendus pour l’occasion des préservatifs à son nom, la réputation de l’homme ayant inspiré fâcheusement les concepteurs des produits dérivés. Cette fois, nous promet-on, priorité au regard lucide qu’un peintre bougrement talentueux sut porter sur ses contemporains, mais aussi sur sa place dans l’histoire de l’art, plus importante que ne le laisse supposer sa biographie tumultueuse. Il influença ainsi, semble-t-il, le jeune Kupka, puis peut-être les futuristes italiens.
Léonard de Vinci, au Louvre Du 24 octobre au 24 février 2020.
Pour les visiteurs, l’exposition « Léonard de Vinci » promet d’être compliquée : devant l’affluence attendue, le Musée du Louvre organise, pour y remédier, la réservation obligatoire d’un créneau horaire. A ce prix, on y verra, comme d’habitude, les cinq tableaux que le musée parisien conserve (La Vierge aux rochers, La Belle Ferronnière, le Saint Jean-Baptiste, La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne et La Joconde), mais aussi des dessins et des œuvres considérés comme venant de l’atelier du maître. On ne sait si le Salvator Mundi, actuel record du monde des ventes aux enchères, dont le prêt a été officiellement réclamé, sera du lot, ni dans quelle section (original ou atelier), ni même s’il sera prêté. Ce qu’on sait, en revanche, c’est que la dizaine d’années de préparation de cette exposition a permis de restaurer plusieurs œuvres, et de parfaire la connaissance que l’on a de Vinci, ce qui est déjà une réussite.
« Peter Saul. Pop, Funk, Bad Painting and More », aux Abattoirs de Toulouse Du 20 septembre au 26 janvier 2020.
Sa version de La Joconde, mangeuse de pizzas ou de spaghettis, est un antidote à la « vincimania » qui menace cette rentrée. Né en 1934, l’Américain Peter Saul ne respecte rien, et c’est bien réjouissant. Parmi ses victimes, outre La Joconde, quelques tableaux de maître, quelques maîtres du monde, de Ronald Reagan à plus récemment Donald Trump, mais aussi ce que l’on appelle communément le bon goût, qu’il prend un malin plaisir à outrager à qui mieux mieux. Cette rétrospective en quatre-vingt-dix œuvres, organisée par les Abattoirs de Toulouse, va aussi permettre de prendre la mesure d’un artiste politique et prolifique, qui anticipe bien des mouvements de ces cinquante dernières années et renvoie à l’école bien des petits Mickey, éphémères vedettes d’aujourd’hui.
La 15e Biennale de Lyon Du 18 septembre au 5 janvier 2020.« Envoyez des jeunes, envoyez des femmes ! » conseillait le regretté Harald Szeemann, le pape du commissariat d’exposition. La Biennale de Lyon l’a pris au mot, en confiant son organisation artistique à sept fraîches figures du milieu de l’art contemporain (il y a trois garçons dans l’équipe), actives pour six d’entre elles au Palais de Tokyo. Lesquelles ont choisi une cinquantaine d’artistes avec un mot d’ordre : réaliser, dans la mesure du possible, leurs œuvres sur place – in situ, comme on dit –, ce qui promet quelques surprises. L’autre originalité de cette Biennale, c’est d’associer très largement les institutions et les associations de tout le territoire (ce qui inclut par exemple le couvent dominicain de La Tourette !) et donc d’offrir un panorama de l’art contemporain d’une très grande diversité, à découvrir dans divers lieux, dont l’encore peu connu site des usines d’électroménager Fagor-Brandt et ses 29 000 m2, qui devraient permettre aux artistes de prendre leurs aises.
« Le Monde nouveau de Charlotte Perriand », à la Fondation Louis Vuitton Du 2 octobre au 24 février 2020.
]Femme singulière dans un monde d’hommes, Charlotte Perriand offrit au XXe siècle quelques icônes du design. Longtemps restée à l’ombre du Corbusier, son mentor, elle s’impose aujourd’hui comme une créatrice visionnaire, inspirée tout autant par ses racines savoyardes que par sa passion pour le Japon. La Fondation Louis Vuitton, à Paris, la consacre comme designer unique en son genre, mais aussi architecte et scénographe, en mettant l’accent sur l’un de ses leitmotivs : le désir de faire synthèse de tous les arts. Entourés des productions du Corbusier, de son grand ami Fernand Léger, mais aussi de Picasso, ses fauteuils, dessertes, chaises longues et tabourets reprennent vie, dans des environnements recréés selon leur modèle originel. De la Maison du jeune homme orchestrée avec l’atelier du Corbusier à sa Maison au bord de l’eau, posée au pied de la cascade de la fondation, voilà la modernité incarnée !
« Futur, ancien, fugitif. Une scène française », au Palais de Tokyo Du 16 octobre au 5 janvier 2020.
Que se cache-t-il derrière cet étonnant titre, inspiré d’un livre d’Olivier Cadiot ? Un de ces panoramas de la scène artistique française dont nous régale régulièrement le Palais de Tokyo, à Paris. Après « Notre histoire… » en 2006 et « Dynasty » en 2010, l’institution, désormais dirigée par Emma Lavigne, tente de réinventer le périlleux exercice avec cette nouvelle exposition. Pas question d’aligner les jeunots sans queue ni tête, mais plutôt de construire un parcours autour d’affinités électives, qui mêle toutes les générations. Côté anciens, Marc-Camille Chaimowicz, Maurice Blaussyld et Laura Lamiel sont invités à dialoguer avec de jeunes espoirs comme Linda Sanchez, Sarah Tritz ou Nicolas Tubéry, histoire de dévoiler les mille facettes de l’Hexagone artistique.
Laura Lamiel
La 46e FIAC, au Grand Palais Du 17 au 20 octobre.
La 46e édition de la Foire internationale d’art contemporain accueillera près de deux cents galeries venues de dix-neuf pays et s’accompagnera d’une dense programmation hors les murs, avec pour figure de proue l’artiste japonaise Yayoi Kusama pour une carte blanche sur la place Vendôme. Aux abords piétonnisés de la foire, FIAC Projects a fait appel à Rebecca Lamarche-Vadel pour présenter une quarantaine de sculptures et d’installations (Laure Prouvost, Abraham Poincheval, Johan Creten…). Dans la continuité du traditionnel parcours d’œuvres à travers le jardin des Tuileries, la foire présentera à nouveau un ensemble d’architectures éphémères (Jean Prouvé, Odile Decq…) sur la place de la Concorde.
« Carte blanche à Hassan Hajjaj », à la Maison européenne de la photographie Du 11 septembre au 17 novembre.
Hassan Hajjaj va occuper toute la Maison européenne de la photographie à Paris, du sol au plafond, et risque d’en mettre plein les yeux : l’artiste invente depuis les années 1980 des portraits pop et colorés où il croise avec humour ses racines marocaines et ses influences londoniennes. Dans des cadres artisanaux ouvragés qui font partie intégrante de l’œuvre, ses sujets arborent sans complexe des tenues qui mêlent les influences et les styles : accessoires de grandes marques et hidjabs, babouches et survêtements du hip-hop. Hassan Hajjaj offre à voir aussi des objets dérivés − tapis, mobiliers ou vêtements –, auxquels il donne une forme contemporaine au kitsch assumé qui contourne les clichés.